Mise en danger des randonneurs par les chiens de protection des troupeaux

27 juin 2016

Vous trouverez ci-après un extrait du compte rendu intégral de la séance du Sénat du Mardi 21 Juin2016 relatif à l'intervention de Madame Patricia MORHET-RICHAUD, Sénatrice des Hautes-Alpes, ayant pour objet la question orale sur la mise en danger des randonneurs par les chiens de protection des troupeaux :
 

Compte rendu analytique officiel Sénat mardi 21 juin 2016

Mise en danger des randonneurs  par les chiens de protection des troupeaux

Mme Patricia Morhet-Richaud. – L'absence de régulation efficace du loup conduit à des constats toujours plus alarmants, au fil des années, et à des situations de très grande détresse chez les éleveurs mais aussi chez les élus locaux démunis face aux attaques de loup qui se multiplient.

Dans les Hautes-Alpes, pour l'année 2014 on dénombre 57 % de victimes de plus qu'en 2013. Les tirs réglementaires prévus dans le cadre du plan Loup ne diminuent le nombre d'attaques du prédateur sur le cheptel, sans réduire les effets dévastateurs du loup sur l'élevage : en 2014, 2,5 millions d'euros ont été dépensés en France pour indemniser les éleveurs sans pour autant rendre possible la coexistence du canidé et du pastoralisme. Pire, les mesures mises en œuvre pour assurer le maintien de l'activité pastorale et une meilleure protection des troupeaux conduisent à des situations dangereuses.

En effet, les attaques de chiens de protection des troupeaux se multiplient dans nos territoires de montagne alors que dans le même temps l'achat et l'entretien de ces chiens sont recommandés et financés par l'État...  Que doivent répondre les maires de nos communes de montagne aux randonneurs qui portent plainte après avoir été mordus par un chien de protection d'un troupeau qui fait l'objet d'attaques récurrentes ? Quelle attitude doivent-ils adopter face à des parents dont l'enfant a été agressé par un « patou » de plus de 50 kg ? Comment peuvent-ils concilier la fréquentation touristique indispensable au dynamisme de nos montagnes et la non moins indispensable protection des troupeaux ?  Quelles dispositions seront prises pour accompagner le maire, principal responsable de la sécurité sur le territoire de sa commune ?

Mme Ségolène Neuville, secrétaire d'État auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion. – Veuillez excuser l’absence de M. le Foll. L’efficacité du recours à des chiens pour la protection des troupeaux domestiques est reconnue, d’où son cofinancement par l’État et le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) ; ce poste représentait 18 % des dépenses de l’État en la matière en 2014. Une campagne de communication importante a été lancée, avec des documents d’information largement distribués, pour rappeler les réflexes à adopter en cas d’attaque, et une sensibilisation à ces questions est menée à l’école.

Un document technique apporte en outre aux maires toutes les informations sur la réglementation, les conduites à tenir en cas de morsures et recense tous les numéros utiles. Mais vous avez raison, il faut aller plus loin. C’est ce que nous sommes en train de faire dans le cadre du plan Loup : renforcement des tests de comportement des chiens, de leur formation et de leur traçage génétique pour limiter le recours aux chiens dangereux. Toutes ces mesures n’excluent pas le recours aux gardiennages et aux clôtures.

Mme Patricia Morhet-Richaud. – Il est bien facile d’égrener tout cela dans l’hémicycle de la Haute Assemblée Qu’en penseront les maires et les éleveurs confrontés à ces situations ? Dix-sept génisses ont péri le week-end dernier à cause du loup. Les éleveurs sont à bout et les élus aussi. Les mesures de protection ne conviennent pas aux bovins. La convention de Berne n'est pas adaptée à la réalité. Nous devons avancer sur la gestion du plan Loup.

 

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